Église Sainte-Hélène-de-Breakeyville

Une église à l’image de ses paroissiens

Sainte-Hélène-de-Breakeyville dites-vous?

Un temple pour les ouvriers et leurs familles

L’élégance de l’architecture néogothique

L’ère de modernisation suivant le Concile Vatican II

L’orgue Casavant

Les Fonts baptismaux

Sainte Hélène et la croix

La sacristie

Le contexte environnant

L'arrière du décor

Par ici la visite de l'entre-toit

​​​​​​​Une église à l’image de ses paroissiens

Lorsqu’on observe l’intérieur de l’église Sainte-Hélène, un élément caractéristique revient constamment : il s’agit de la présence du bois. En fait, on peut dire que ce bâtiment est une ode à l’industrie et aux artisans du bois… et pour cause!

Cette visite virtuelle vous fera découvrir une église ainsi que le développement d’un village étroitement lié à l’industrie du bois et de sa merveilleuse complice, la rivière Chaudière.

Sainte-Hélène-de-Breakeyville dites-vous?

À l’échelle des secteurs, la toponymie lévisienne nous a laissé de nombreux saints : Saint-Nicolas, Saint-Etienne-de-Lauzon, Saint-Rédempteur, Saint-David-de-L’Auberivière, Saint-Jean-Chrysostome, Saint- Romuald. Un nom féminin s’ajoute toutefois à cette liste de toponymes : il s’agit de Sainte-Hélène-de-Breakeyville. Mais d’où vient ce nom?

On doit remonter à près de deux siècles d’histoire pour éclaircir les origines de ce toponyme. En fait, le hameau qui allait devenir village, puis paroisse en 1908, est né grâce à l’initiative entrepreneuriale de la famille Breakey.

Hans Denaston Breakey (ca1809-1863) quitte son Irlande natale en 1830 afin de rejoindre les États-Unis. Le capricieux fleuve Saint-Laurent l’oblige à s’arrêter à Pointe-Lévy alors que le bateau qui le transporte fait naufrage. En 1846, après s’être établi durant quelques années à Pointe-Lévy (Lauzon), il s’associe avec son beau-frère Charles King et implante un imposant moulin à scie aux abords de la rivière Chaudière. Le hameau environnant prend ensuite le nom de Chaudiere Mills, qui deviendra plus tard le cadre de Sainte-Hélène-de-Breakeyville. Le duo acquiert de nombreuses terres à bois le long de la rivière et de ses affluents, notamment en Beauce.

De 1847 à 1947, les rivières se transforment en autoroute à bois de flottaison si bien qu’à une certaine époque, jusqu’à 2000 hommes travaillent pour l’entreprise en haute saison. Après le décès de Hans Denaston Breakey, ses fils prennent successivement la tête de l’entreprise familiale. C’est ainsi que John Breakey (1846-1911) succède à son père et fit à son tour prospérer le moulin renommé à la fin du 19e siècle comme étant « l’une des plus grosses usines de planches d’épinette de la province de Québec, sinon la plus grosse » selon James Elliott Defebaugh, historien de l’industrie forestière.

Avec une telle prospérité, on devine l’impact prédominant qu’a eue la famille Breakey sur le développement de la future paroisse et on comprend également pourquoi, en 1908, la paroisse fut fondée sous le nom de Sainte-Hélène-de-Breakeyville, nom choisi en l’honneur de Helen Anderson Breakey (1848-1931), épouse de John Breakey.

Sainte-Hélène-de-Breakeyville dites-vous?

À l’échelle des secteurs, la toponymie lévisienne nous a laissé de nombreux saints : Saint-Nicolas, Saint-Etienne-de-Lauzon, Saint-Rédempteur, Saint-David-de-L’Auberivière, Saint-Jean-Chrysostome, Saint- Romuald. Un nom féminin s’ajoute toutefois à cette liste de toponymes : il s’agit de Sainte-Hélène-de-Breakeyville. Mais d’où vient ce nom?

On doit remonter à près de deux siècles d’histoire pour éclaircir les origines de ce toponyme. En fait, le hameau qui allait devenir village, puis paroisse en 1908, est né grâce à l’initiative entrepreneuriale de la famille Breakey.

Hans Denaston Breakey (ca1809-1863) quitte son Irlande natale en 1830 afin de rejoindre les États-Unis. Le capricieux fleuve Saint-Laurent l’oblige à s’arrêter à Pointe-Lévy alors que le bateau qui le transporte fait naufrage. En 1846, après s’être établi durant quelques années à Pointe-Lévy (Lauzon), il s’associe avec son beau-frère Charles King et implante un imposant moulin à scie aux abords de la rivière Chaudière. Le hameau environnant prend ensuite le nom de Chaudiere Mills, qui deviendra plus tard le cadre de Sainte-Hélène-de-Breakeyville. Le duo acquiert de nombreuses terres à bois le long de la rivière et de ses affluents, notamment en Beauce.

De 1847 à 1947, les rivières se transforment en autoroute à bois de flottaison si bien qu’à une certaine époque, jusqu’à 2000 hommes travaillent pour l’entreprise en haute saison. Après le décès de Hans Denaston Breakey, ses fils prennent successivement la tête de l’entreprise familiale. C’est ainsi que John Breakey (1846-1911) succède à son père et fit à son tour prospérer le moulin renommé à la fin du 19e siècle comme étant « l’une des plus grosses usines de planches d’épinette de la province de Québec, sinon la plus grosse » selon James Elliott Defebaugh, historien de l’industrie forestière.

Avec une telle prospérité, on devine l’impact prédominant qu’a eue la famille Breakey sur le développement de la future paroisse et on comprend également pourquoi, en 1908, la paroisse fut fondée sous le nom de Sainte-Hélène-de-Breakeyville, nom choisi en l’honneur de Helen Anderson Breakey (1848-1931), épouse de John Breakey.

Un temple pour les ouvriers et leurs familles

Même si la famille Breakey était de confession presbytérienne, elle a généreusement participé à offrir à ses ouvriers et à leurs familles un temple catholique.

C’est grâce à la contribution de la famille Breakey qui a offert du financement (5000 $) pour l’acquisition du terrain et le bois nécessaire que la construction de l’église a pu débuter en 1909. L’entrepreneur Joseph Saint-Hilaire de Saint-Romuald fut chargé de la construction du temple aux inspirations néogothiques. Dès 1910, les quelque 700 âmes du village constitué en grande partie d’ouvriers du moulin et de leurs familles purent ainsi se recueillir dans leur propre église plutôt que de devoir se rendre dans la paroisse voisine (Saint-Jean-Chrysostome). L’église est nommée Sainte-Hélène, en l’honneur de l’épouse de John Breakey.

Si les Breakey ont largement contribué à la construction de l’église, il faut mentionner que d’autres paroissiens ont supporté le projet à l’aide de leurs généreux dons. Ce fut le cas notamment de Isidore Malouin, Adélard Lapierre et Joseph Richard qui offrirent le terrain de l’église, celui du cimetière ainsi que la nouvelle route d’accès qui donna naissance à l’actuelle rue Sainte-Hélène.

Ces donations expliquent la position en retrait de l’église par rapport à la route principale. En effet, dans la plupart des villages, l’église trône au centre, bien en vue de tous les passants, alors que l’église Sainte-Hélène se trouve derrière les bâtiments de l’avenue Saint-Augustin. Pour remédier à cette situation, une large portion de la propriété est demeurée vacante devant l’église afin de dégager la vue et amplifier sa monumentalité.

Un temple pour les ouvriers et leurs familles

Même si la famille Breakey était de confession presbytérienne, elle a généreusement participé à offrir à ses ouvriers et à leurs familles un temple catholique.

C’est grâce à la contribution de la famille Breakey qui a offert du financement (5000 $) pour l’acquisition du terrain et le bois nécessaire que la construction de l’église a pu débuter en 1909. L’entrepreneur Joseph Saint-Hilaire de Saint-Romuald fut chargé de la construction du temple aux inspirations néogothiques. Dès 1910, les quelque 700 âmes du village constitué en grande partie d’ouvriers du moulin et de leurs familles purent ainsi se recueillir dans leur propre église plutôt que de devoir se rendre dans la paroisse voisine (Saint-Jean-Chrysostome). L’église est nommée Sainte-Hélène, en l’honneur de l’épouse de John Breakey.

Si les Breakey ont largement contribué à la construction de l’église, il faut mentionner que d’autres paroissiens ont supporté le projet à l’aide de leurs généreux dons. Ce fut le cas notamment de Isidore Malouin, Adélard Lapierre et Joseph Richard qui offrirent le terrain de l’église, celui du cimetière ainsi que la nouvelle route d’accès qui donna naissance à l’actuelle rue Sainte-Hélène.

Ces donations expliquent la position en retrait de l’église par rapport à la route principale. En effet, dans la plupart des villages, l’église trône au centre, bien en vue de tous les passants, alors que l’église Sainte-Hélène se trouve derrière les bâtiments de l’avenue Saint-Augustin. Pour remédier à cette situation, une large portion de la propriété est demeurée vacante devant l’église afin de dégager la vue et amplifier sa monumentalité.

L’élégance de l’architecture néogothique

Le style néogothique rappelle des éléments de l’architecture médiévale. Arc brisé, contreforts, créneaux et pinacles à fleurons font partie des éléments caractéristiques de l’architecture néogothique et qui singularisent l’extérieur de l’église Sainte-Hélène.
À l’intérieur, une enfilade d’arcs brisés de différentes tailles découpe l’espace. L’effet des arcs est rehaussé par des jeux de moulures et de couleurs. Ce décor aux accents néogothiques apporte une touche d’élégance et accentue la verticalité du bâtiment. De nombreux autres rappels sont perceptibles un peu partout ; il suffit d’ouvrir l’œil pour les découvrir!

Une église presbytérienne de courant néogothique, a par ailleurs été érigée au 19e siècle tout près du secteur des manoirs, sur l’ancienne rue Sainte-Marie (devenue rue Albert-Verret). Cette dernière, bien qu’entièrement revêtue de bois, avait de nombreuses similitudes avec l’église presbytérienne que l’on retrouve sur l’avenue des Églises dans le secteur de Charny. Elle fut malheureusement démolie en 1954.

L’élégance de l’architecture néogothique

Le style néogothique rappelle des éléments de l’architecture médiévale. Arc brisé, contreforts, créneaux et pinacles à fleurons font partie des éléments caractéristiques de l’architecture néogothique et qui singularisent l’extérieur de l’église Sainte-Hélène.
À l’intérieur, une enfilade d’arcs brisés de différentes tailles découpe l’espace. L’effet des arcs est rehaussé par des jeux de moulures et de couleurs. Ce décor aux accents néogothiques apporte une touche d’élégance et accentue la verticalité du bâtiment. De nombreux autres rappels sont perceptibles un peu partout ; il suffit d’ouvrir l’œil pour les découvrir!

Une église presbytérienne de courant néogothique, a par ailleurs été érigée au 19e siècle tout près du secteur des manoirs, sur l’ancienne rue Sainte-Marie (devenue rue Albert-Verret). Cette dernière, bien qu’entièrement revêtue de bois, avait de nombreuses similitudes avec l’église presbytérienne que l’on retrouve sur l’avenue des Églises dans le secteur de Charny. Elle fut malheureusement démolie en 1954.

L’ère de modernisation suivant le Concile Vatican II

L’église Sainte-Hélène a subi d’importantes transformations à son décor intérieur au fil des années : la chaire et son escalier ont été retirés, le chœur a été simplifié et certaines moulurations ont disparu. Le garde-corps ceinturant l’escalier du chœur et la balustrade qui sépare le chœur de la nef ont tous deux été enlevés. Un placage de chêne verni et un mobilier assorti constituent aujourd’hui le chœur très épuré. Le maître-autel ouvragé à trois niveaux a été substitué par un mobilier plus simple. Les lustres suspendus ont été remplacés et l’allée de bancs doubles au centre de l’église a été retirée. Les confessionnaux sont aujourd’hui d’aspect moderne. Les planchers de bois et les escaliers ont été recouverts de tapis (dans le chœur) et de tuiles de vinyle (dans la nef et la sacristie). La tribune a elle aussi subi des transformations au niveau de la balustrade et du plancher.

Cette simplification du décor semble s’opposer aux influences néogothiques du monument. En effet, lorsque l’on regarde en direction du chœur, celui-ci semble aujourd’hui dégarni… et pour cause.

Plusieurs de ces changements font suite au concile Vatican II qui s’est déroulé entre 1962 et 1965. Cette importante réforme de l’Église catholique a eu un impact tant dans l’organisation, la transmission de ses enseignements et la pratique religieuse, que dans l’architecture et le décor des lieux de culte. Ces importants changements visant à rapprocher le culte du peuple jumelés avec la Révolution tranquille se font sentir dans certaines églises au Québec. L’église Sainte-Hélène est un important témoin de cette période de profonds changements.

L’orgue Casavant

L’orgue Casavant n’est pas contemporain à la construction de l’église; il y fut installé en 1966 en remplacement du petit orgue présent depuis 1918.

Réalisé en 1948 par le célèbre facteur d’orgue, l’instrument fut d’abord utilisé par le Conservatoire de musique de Montréal qui s’en départit en 1966 au profit des Breakeyvillois. Cet orgue se distingue des autres instruments par une composition particulière de ses jeux, lui donnant une tonalité unique. Une restauration au début des années 2000 a permis de redonner un second souffle à l’instrument. Lors de cette restauration, une modification des jeux a été apportée, améliorant ainsi la composition sonore.
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Sainte Hélène et la croix

Cette sculpture était autrefois disposée sur l’ancien maître-autel à trois niveaux. Elle représente Hélène, impératrice romaine et mère de Constantin 1er, qui a vécu au cours des 3e et 4e siècles de notre ère. Sainte Hélène est généralement représentée avec une croix en raison de l’importante découverte qu’on lui confère. En effet, on lui attribue d’avoir retrouvé, à Jérusalem, les reliques liées à la Passion du Christ, dont celle de la croix.

La sacristie

La période de renouveau eucharistique suivant le concile Vatican II a également entraîné des changements profonds dans la sacristie. Il en résulte une cohabitation quasi anachronique de certains éléments et de l’ornementation.

Tout au fond, on peut admirer une fresque en céramique empreinte de modernisme. Celle-ci fait face à un mobilier et des boiseries antiques. Les motifs et couleurs du plancher de vinyle font écho aux fenêtres en arc brisé. Les portes traditionnelles en bois massif contrastent avec les espaces de rangement modernes.

Ce ne sont là que quelques exemples. Un œil aiguisé saura en découvrir plusieurs autres.

Le contexte environnant

Ce qui singularise l’église Sainte-Hélène, c’est notamment sa position face à la rivière Chaudière. Ainsi orientée, l’église semble protéger ses fidèles, qu’ils soient ouvriers, draveurs ou bûcherons. Son retrait de l’avenue Saint-Augustin et sa grande place publique offrent un intéressant dégagement et accentuent la prestance de l’église et sa monumentalité.

De nos jours, l’église Sainte-Hélène définit, comme toute église ancrée dans son milieu, le centre du noyau villageois. En effet, véritable repère géographique et historique, le clocher représente l’élément phare du village et de son centre institutionnel. La forte affirmation de l’église dans son milieu vient souligner son rôle tant sur le plan spirituel et social qu’urbanistique.

D’ailleurs, bien qu’elle soit au cœur du village et de ses paroissiens, il faut mentionner que l’église chapeaute un ensemble institutionnel constitué de l’ancien presbytère à sa droite, du cimetière et d’un ancien couvent aujourd’hui disparu et remplacé par l’édifice Des Bâtisseurs à sa gauche, ainsi que l’école primaire.

L'arrière du décor

On a rarement l’occasion d’avoir accès à ces espaces. Ici aussi, entre les pierres de la fondation et le bois équarri, on en apprend sur la structure de ce bâtiment et son fonctionnement.

Curieux d’en apprendre davantage sur l’histoire de ce quartier, ses particularités et la contribution de ses citoyens? Consultez la série de vidéo Breakeyville en images…d’hier à aujourd’hui produite par la Société d’histoire Sainte-Hélène-de-Breakeyville à consulter ici: https://www.histoirebreakeyville.com/capsules-videacuteos-historiques.html
 

Les combles

Les deux étages qui composent la toiture nous permettent d’apprécier l’enchevêtrement de poutres de bois rappelant les savoir-faire de l’ingénierie et des artisans au service de l’architecture.

Malgré l’âge plus que vénérable de cette structure, on s‘imagine facilement qu’en dehors des éléments électriques et de communication, il y a eu bien peu de changements dans les combles. Même le bois semble fidèle à sa condition d’origine! Il faut dire que la matière première était de grande qualité et très accessible.

Pour visiter l'entre-toit : https://my.matterport.com/show/?m=W3dMe5WfiTY