Lieu Historique National du chantier A.C. Davie

Bienvenue à la maison Taylor-Davie

Un lieu d’importance nationale

Une maison sur un chantier

L’ingénieux plan de halage

Au cœur du secteur de la Traverse

Une implantation particulière

Des poutres qui en disent long

Carrier, Laîné et Cie

Coffre-fort

De multiples transformations

Une femme à la tête d’un chantier maritime!

Stéréoscope

Habit de raquetteur

Des archives et des collections qui racontent

Jumelles

Trouvailles archéologiques

Un voyage dans l’histoire maritime

Des éléments de décor qui témoignent de plusieurs époques

Quelques anecdotes

Bienvenue à la maison Taylor-Davie

Une maison ne peut pas parler, dites-vous? Détrompez-vous, la maison Taylor-Davie peut très bien le faire et elle sait raconter bien des histoires! Cette résidence construite en 1832 raconte la vie d’une famille hors du commun, l’histoire de la réparation et de la construction de navires, le quotidien de ses nombreux occupants, la naissance de la plus importante entreprise de construction de navires au Canada ou même la présence d’un bureau régional d’un ministère gouvernemental.

Si les murs n’ont pas d’oreilles, ils parlent avec leurs matériaux, leurs composantes, leurs tableaux et bibelots, leurs papiers peints…
Les occupants de cette résidence ont laissé des traces au fil des époques qui en disent long, à vous de les découvrir en parcourant cette visite virtuelle.

Un lieu d’importance nationale

Grâce à l’initiative d’un groupe de bénévoles, le site du chantier Davie, incluant la maison Taylor-Davie, a été désigné lieu historique national en 1991 par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Reconnu pour sa représentation unique d’un chantier de l’époque des bateaux à voile en bois, ce geste a certainement permis de préserver cet ensemble à une époque où son avenir et sa conservation étaient précaires.

Cet important chantier maritime, dont l’histoire s’étend de 1829 à 1989, est étroitement lié au développement de la ville de Lévis. D’abord spécialisé dans la réparation de navires, il diversifia ses activités pour y inclure les opérations de sauvetage et la construction navale.

Consciente de l’importance de ce site, la Ville de Lévis acquiert le chantier en 1993 et procède à la restauration des bâtiments. Depuis 2003, ce musée municipal accueille les visiteurs, présente des expositions et des activités pour la population. Pour en savoir davantage, visitez le site acdavie.com

Une maison sur un chantier

Pourquoi une maison sur un chantier? Il était commun à l’époque que le propriétaire d’un chantier maritime réside à même son lieu de travail. Leurs activités étant très liées au cycle des marées et aux aléas du fleuve, il était primordial d’assurer une présence pour contrôler la sécurité des équipements et offrir un service d’intervention rapide.

La maison Taylor-Davie, construite en 1832, présente un intérêt patrimonial, notamment en raison de son état d’authenticité, de son âge et de son architecture. L’influence britannique s'observe dans la symétrie de la façade avant, l'ordonnance régulière des ouvertures ainsi que le toit à quatre versants à bases retroussées qui forme un avant-toit au-dessus de la galerie.

L’ingénieux plan de halage

Vous êtes-vous déjà demandé comment faire pour réparer un navire, surtout si le problème se trouve sous la surface de l’eau? La réponse se trouve sous vos yeux. On peut voir ici les vestiges du plus ancien plan de halage au Canada! Installé en 1832, cet ingénieux système permet de hisser un navire hors de l’eau pour procéder à sa réparation au sec. Cette merveille technologique a contribué à faire de ce chantier maritime le plus important centre de réparation de navires dans la vallée du Saint-Laurent.

Ce plan de halage est l’un des rares à avoir conservé ses éléments d’origine. On comprend qu’il s’agit d’une pièce exceptionnelle d’importance nationale qui témoigne autant de l’histoire maritime et industrielle de Lévis que du développement économique du pays.

Nous vous invitons à venir sur place pour découvrir cette installation ingénieuse et comprendre ses mécanismes et son histoire!

Au cœur du secteur de la Traverse

La Maison Taylor-Davie se situe au centre du secteur de la Traverse qui fut jadis le cœur industriel de la Ville de Lévis.

Au 18e siècle, les canotiers ou « passeurs » se mettent à l’œuvre pour assurer la traversée des citoyens et des biens entre Lévis et Québec. Le secteur de la Traverse est alors le lieu idéal pour franchir le fleuve en raison de sa stratégique position face à Québec et de la proximité des deux rives. Le toponyme « secteur de la Traverse » rappelle cette activité.

Au cours du 19e siècle, l’augmentation des voyageurs et l’apparition des bateaux à vapeur entraînent la multiplication d’entreprises qui offrent le service de traverse. Ce secteur devient alors un véritable pôle économique. On voit s’installer de nombreux commerces, des hôtels, un marché public, un hôtel de ville, un moulin à scie, des quais, des chantiers maritimes comme le chantier maritime Davie, une gare et de nombreuses industries comme la fonderie Carrier & Laîné.

Jusqu’au début du 20e siècle, Lévis constitue un des principaux pôles économiques du Québec grâce à ce secteur.

Une implantation particulière

Au cours d’une visite sur place, vous remarquerez que la maison Taylor-Davie se trouve pratiquement sur la rue Saint-Laurent. En effet, un aménagement paysager ainsi que le trottoir permettent de tenir à distance la circulation de la porte d’entrée. Cette situation particulière est un témoignage de l’évolution du secteur autour de cette résidence ancienne. Présente depuis 1832, la maison Taylor-Davie a été témoin de nombreuses transformations dans son environnement immédiat.

Le site choisi pour sa construction se trouve sur une légère élévation au pied de la falaise afin de se protéger des débordements du fleuve. L’étroit chemin royal passait juste devant la maison et les installations du chantier maritime se trouvaient tout juste de l’autre côté. L’implantation de l’écurie témoigne de l’emplacement original du chemin. Le passage du chemin de fer en 1886 entraîne une importante perturbation en coupant l’accès direct entre la maison et le chantier.

Au début du 20e siècle, on voit apparaître autour du site de nombreux entrepôts et établissements de commerce en gros. Cette croissance entraîne l’élargissement de la rue avec le passage du tramway, une situation qui isole davantage la maison du reste du chantier. Cette grande période d’effervescence est suivie d’un important déclin durant les années 1960. Au cours des dernières décennies, des travaux de réaménagement de la rue et la transformation de la voie ferrée en piste multifonctionnelle ont contribué à recréer le lien entre la maison et son chantier.

Carrier, Laîné et Cie

Observez bien les inscriptions sur la porte de la fournaise. Elles témoignent d’une importante institution lévisienne.

Au 19e siècle, la bordure fluviale était un véritable secteur industriel.
Carrier, Lainé et Cie (1864-1908) était une importante fonderie située dans le secteur de la Traverse, à l’emplacement de l’actuel quai Paquet. Si l’entreprise produisait d’abord des appareils domestiques tels que des poêles, elle a rapidement étendu ses activités vers des oeuvres de grande envergure telles que des barges, des traversiers, des locomotives et des ponts. Elle s’est ensuite spécialisée dans la fabrication d’importantes pièces de métallurgie pour le chauffage et les installations publiques. Parmi ses réalisations, on dénombre par exemple les importantes étuves pour la stérilisation des bagages à la station de quarantaine de la Grosse-Île, la fabrication du garde-corps de la terrasse Dufferin à Québec, l’ensemble de l’escalier en fer dans la tour centrale de l’Hôtel du parlement. C’est également dans cette fonderie que fut coulée la première statue en bronze au Canada, en l’honneur de monseigneur Joseph-David Déziel, localisée dans le parc Déziel qui fait face à l’église Notre-Dame dans le Vieux-Lévis.

Ainsi, par ses équipements et ses composantes, la maison Taylor-Davie témoigne d’une importante portion de l’histoire industrielle lévisienne.

Carrier, Laîné et Cie

Observez bien les inscriptions sur la porte de la fournaise. Elles témoignent d’une importante institution lévisienne.

Au 19e siècle, la bordure fluviale était un véritable secteur industriel.
Carrier, Lainé et Cie (1864-1908) était une importante fonderie située dans le secteur de la Traverse, à l’emplacement de l’actuel quai Paquet. Si l’entreprise produisait d’abord des appareils domestiques tels que des poêles, elle a rapidement étendu ses activités vers des oeuvres de grande envergure telles que des barges, des traversiers, des locomotives et des ponts. Elle s’est ensuite spécialisée dans la fabrication d’importantes pièces de métallurgie pour le chauffage et les installations publiques. Parmi ses réalisations, on dénombre par exemple les importantes étuves pour la stérilisation des bagages à la station de quarantaine de la Grosse-Île, la fabrication du garde-corps de la terrasse Dufferin à Québec, l’ensemble de l’escalier en fer dans la tour centrale de l’Hôtel du parlement. C’est également dans cette fonderie que fut coulée la première statue en bronze au Canada, en l’honneur de monseigneur Joseph-David Déziel, localisée dans le parc Déziel qui fait face à l’église Notre-Dame dans le Vieux-Lévis.

Ainsi, par ses équipements et ses composantes, la maison Taylor-Davie témoigne d’une importante portion de l’histoire industrielle lévisienne.
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De multiples transformations

À l’image des expositions qui se succèdent, les lieux ont connu diverses vocations. Par exemple, l’extension arrière de la maison a longtemps été utilisé comme cuisine pour la famille Davie. À la suite du décès du dernier membre de cette famille, les lieux furent transformés en atelier de sciage pour les longues pièces de bois.

Après avoir accueilli d’autres usages, les espaces de la maison sont entièrement transformés pour accueillir les bureaux de la direction régionale du ministère de la Culture et des Communications entre 1993 et 2008. Une importante mise à niveau a alors eu cours avec la pose d’un double mur en gypse et l’apparition de cadrages et de portes en chêne. Toutefois, l’ensemble de la maison originale se trouve derrière cet habile maquillage. Ouvrez l’œil, vous remarquerez certaines ouvertures qui permettent d’entrevoir les composantes originales de la résidence.

De multiples transformations

À l’image des expositions qui se succèdent, les lieux ont connu diverses vocations. Par exemple, l’extension arrière de la maison a longtemps été utilisé comme cuisine pour la famille Davie. À la suite du décès du dernier membre de cette famille, les lieux furent transformés en atelier de sciage pour les longues pièces de bois.

Après avoir accueilli d’autres usages, les espaces de la maison sont entièrement transformés pour accueillir les bureaux de la direction régionale du ministère de la Culture et des Communications entre 1993 et 2008. Une importante mise à niveau a alors eu cours avec la pose d’un double mur en gypse et l’apparition de cadrages et de portes en chêne. Toutefois, l’ensemble de la maison originale se trouve derrière cet habile maquillage. Ouvrez l’œil, vous remarquerez certaines ouvertures qui permettent d’entrevoir les composantes originales de la résidence.

Une femme à la tête d’un chantier maritime!

Elizabeth Johnson Davie, Taylor de son nom de jeune fille, est une femme extraordinaire dont la mémoire mérite d'être soulignée.
Fille unique du constructeur naval britannique George Taylor, elle épouse le capitaine Allison Davie en 1825. C'est lors de sa neuvième grossesse qu'Elizabeth perd son mari d'un tragique accident. Sa vie changea alors à tout jamais.

Son père, anciennement l'associé de Davie, n'était pas en état pour prendre les rênes du chantier. Les enfants du couple étant encore tous mineurs à l'époque, c'est à Elizabeth que la gestion du chantier revint.

Ayant passé la majeure partie de sa vie en contact avec le milieu de la construction navale, elle avait suffisamment de connaissances pour mener à bien l'avenir du chantier familial. Elle occupa ce poste pendant près de 15 ans, jusqu'à ce que son fils aîné, George Taylor Davie, atteigne l'âge et les habiletés nécessaires pour diriger le chantier à son tour.

Pour voir la famille Davie en images, consultez l’album photo ici

Stéréoscope

L’appareil que l’on peut apercevoir sur la table, nommé stéréoscope, a été conçu par l’américain Wendell Oliver Holmes vers les années 1860. Il était destiné à l’observation des cartes stéréoscopiques, très populaires à cette époque. Ces cartes reproduisaient l’illusion d’un relief à partir de deux images planes… l’ancêtre du 3D!

Les images sont placées sur le support et la distance est ajustée jusqu’à obtention d’une image en relief.

Sur cette carte stéréoscopique, on peut voir une parade de navires sur le fleuve Saint-Laurent prise à partir du kiosque du Comte de Premio-Real à Lévis à l’occasion des Fêtes du tricentenaire de Québec en 1908.

Habit de raquetteur

Savez-vous quel sport faisait fureur entre les années 1850 et 1900? La raquette!

La raquette nous vient du mode de vie des Premiers Peuples d’Amérique du Nord. Les Européens ont rapidement adopté cette technique pour se déplacer, mais l’ont aussi adapté pour en faire une activité plus ludique, d’où est né le sport. Dès lors, de nombreux clubs de raquetteurs ont vu le jour dans différentes villes et paroisses, initialement dans les milieux anglophones, tel le Montreal Snow Shoe Club en 1843.

Le Club des Voltigeurs est né à Lévis le 2 décembre 1885. Comme les autres clubs du Québec, il possède son costume officiel orné de ses propres couleurs et a sa soirée de sortie, où les membres entament une randonnée au son des clairons et des tambours, se dirigeant vers un endroit en campagne où ils y partagent un repas dans une ambiance festive.

Les Voltigeurs ont aussi un drapeau, inauguré lors d’un banquet grandiose en 1887, un hymne, composé par Louis Fréchette et un slogan Toujours prêt, complétant ainsi leur image. En 1894, le Club participe au défilé du tout premier Carnaval de Québec, dans un char en forme de soulier mou!

Ce magnifique costume de raquetteur a appartenu au 19e maire de Lévis, Sylvio Durand, en poste de 1933 à 1943.
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Jumelles

Les jumelles ont sans doute bien été utiles ici…pour observer le chantier, surveiller les fluctuations du fleuve, contempler les bateaux ou tout simplement admirer le paysage et le profil de la ville de Québec. Mais détrompez-vous, la famille Davie devait avoir peu de temps pour se prélasser près de la fenêtre, sauf le temps d’une photo! Impliqués à la fois dans la réparation et la construction de navires, tous les membres de la famille étaient profondément investis dans l’organisation du chantier.

À l’image des jumelles apportent une vision approfondie, cette maison permet de voir à travers le temps. Plusieurs générations de la famille Davie se sont succédé ici. Nous pouvons imaginer les discussions sur le développement industriel de Lévis, le sauvetage d’un navire célèbre, l’agrandissement des activités maritimes ou simplement le rire et les cris des enfants qui, une fois grands, seront à la tête de l’une des plus importantes industries maritimes au pays.

Trouvailles archéologiques

Des fouilles archéologiques réalisées à proximité et sur le Chantier A.C. Davie ont permis de mettre au jour plusieurs caisses d’artéfacts issus d’un usage domestique. Si la plupart d’entre eux sont des morceaux de tessons en tous genres et de toutes époques, on a aussi retrouvé des éléments complets tels que des flacons de pharmacie, des bouteilles, un pot de dentifrice, etc.

Toutefois, en archéologie, parfois un tout petit morceau de céramique nous révèle beaucoup plus qu’une collection de bouteilles intactes! C’est à l’archéologue que revient le rôle de rassembler les indices, de deviner leur contexte et leur rôle et de ainsi faire parler les objets.

Le pot de pâte dentifrice commerciale que l’on peut voir sur la photographie a été retrouvé en 2003 lors de fouilles archéologiques menées sous une annexe de la maison.

La pâte dentifrice a été développée et commercialisée par les pharmaciens vers la fin des années 1850. La propreté prend une toute nouvelle importance au cours de l’époque victorienne et gagne en popularité à la fin du 19e siècle à la suite des vagues d’épidémie.

Cliquez ici pour en savoir davantage sur l’archéologie du secteur

 
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Des éléments de décor qui témoignent de plusieurs époques

Inaccessible au public, le troisième niveau de la maison est un extraordinaire livre d’histoire! Il témoigne des nombreuses époques d’occupation et de ses différents habitants. Chacun de ceux-ci a désiré vivre de sa propre époque, laissant ainsi des traces des interventions.

Les revêtements de plancher en linoléum ainsi que les nombreuses couches de papier peint témoignent des différentes périodes d’occupation de la maison. On peut facilement déceler à quelle période appartient chacune des couches en raison des motifs en vogue à telle ou telle époque. Les anciens catalogues de magasin constituent une source de référence incomparable.

Quelques anecdotes

Quelques anecdotes
Quand on frôle les 200 ans d’existence, il est normal d’avoir des histoires à raconter! Voilà donc quelques anecdotes reliées à cette maison.

Basse-cour
En 1836, l’inventaire après le décès de M. Allison Davie révèle que la famille Davie possédait des animaux pour assurer sa subsistance. Parmi ces animaux on retrouvait : vaches, chevaux, poulet … et même des paons!

Beaux jardins
Au milieu du 19e siècle, même si la maison Taylor Davie se situait dans un secteur très industrialisé, Mme Davie entretenait la maison avec soin et adorait le jardinage. D’ailleurs la maison était ornée de fleurs et entourée de jardins aménagés. On imagine bien le contraste avec le milieu environnant!

Baignade autorisée
Au début du 20e siècle, les jours de beau temps où le chantier maritime était tranquille, il n’était pas rare de voir quelques hommes se baigner aux abords des quais!